Dauphins capturés accidentellement : des mesures proposées pour permettre la pêche toute l’année dans le golfe de Gascogne dès 2027.

Appuyer la filière pêche tout en préservant les dauphins : un rapport du Sénat propose 15 mesures visant à permettre la reprise de la pêche toute l’année dans le golfe de Gascogne à partir de 2027.

Regarder la vidéo du journal ICI 19/20 - Bretagne - Émission du jeudi 10 avril 2025

Les sénateurs proposent un plan qui n’est ni plus ni moins que la continuité des actions déjà engagées par le GT Captures mis en place depuis 2017 au Ministère et dont Elodie Martinie-Cousty participe depuis 2019 pour FNE.

- Des actions liées à l’amélioration des connaissances avec plusieurs programmes de recherche surtout liées à l’installation et évaluation des Pingers. Ces répulsifs acoustiques censés éloigner les dauphins des filets, mais aussi le financement des caméras sur les bateaux concernés, mais aussi l’embarquement d’observateurs, considéré comme des mesures de long terme (résultats à 5 ans).

- Les déclarations de captures accidentelles réglementaires par les pêcheurs (mesures de court terme)

- Fermetures spatio temporelles (mesures d’urgences).

Ce qui est positif dans ce rapport, c'est la demande des sénateurs des financements dédiés dans cette disette budgétaire, et coupes importantes dans les programmes dédiés à la biodiversité.

En revanche, l’objectif de mortalité annuel des dauphins retenu par les sénateurs n’est pas le bon, il ne s’agit pas de + 4 500 dauphins par an, mais de 987 qui est le nombre maximum que le CIEM (Conseil International de la Mer) conseille dans tous ses rapports et scénarios. Actuellement, pour y arriver, il faudrait fermer le golfe de Gascogne pendant 4 mois, 3 mois l’hibernale et 1 mois l’été. 

Pour l’UMIVEM et FNE, Il est important que les trois années de fermetures spatio temporelles démontrent que les équipements techniques mis en place, couplés aux déclarations de captures et à l’observation en mer portent enfin leurs fruits, pour que la fermeture spatio temporelle soit levée en 2027. Nous attendons donc déjà le bilan des mortalités de la période 2024/2025, puis celles à venir de 2025/2026. Mais en attendant, les associations de protection de la nature aimeraient une continuité de traitement du sujet au sein des administrations et des parties prenantes, et pourquoi pas grâce à la nomination par la ministre de l’Écologie et de la Mer d’un "préfet dauphin » dédié ?

Mais la France n’est pas la seule concernée par les fermetures spatio-temporelles pour réduire la mortalité d’espèces protégées, depuis 1987 beaucoup de pays dont la Nouvelle-Zélande, le Chili, les Usa et d’autres ont mis en place cette mesure et les pêcheurs ne s’en portent pas plus mal, ils participent aux avancées scientifiques sur ces enjeux d’interaction entre la pêche et les captures indésirées, sont accompagnés pendant ces périodes de fermetures, enfin, ils profitent de ces fermetures qui participent au renouvellement des espèces de poissons dans les zones de pêche ainsi qu’à l’amélioration de leur taille. 

On en dit davantage lors de la prochaine Actu !!!!